Cette disposition novatrice dans les années 1760 fera d’Aunoy une demeure qui attire la curiosité des grands et des célébrités pour un nouvel art de vivre avec la nature.
Le Prince de Conti, Marie-Adélaide de Bourbon, la Duchesse de Chartes, résideront à Aunoy pour découvrir les « délicieux jardins du château ».
Le Maréchal de Vioménil, le Baron Bosio, mais aussi des personnages illustres plus proches de nous tels que Rostropovitch, Céline Dion, Sophia Loren, Helmut Newton, César résideront à Aunoy se ressourçant de son parc à l’anglaise. Aujourd’hui encore, le domaine reste très proche de son état d’origine voulu par le grand avocat Pierre-Jean-Baptiste Gerbier.
Aunoy traversera
la Révolution française,
les guerres et crises économiques sans subir d’importants dommages grâce à des propriétaires soucieux de conserver
son authenticité.
Son attrait ne se démentira pas au fil des siècles.
TOUT COMMENCE AU MOYEN-ÂGE ...
On connaît l’existence de la seigneurie d'Aunoy à partir de 1180. Elle est liée durant l'époque médiévale, au doyenné et à la collégiale de Champeaux.
En 1635, Nicolas Chesneau, Vicomte de Melun, est en possession du domaine, qu'il vend à Pierre de Bragelongne en 1646. Le sieur Barbier acquiert à son tour Aunoy en 1659. Quatre ans plus tard la seigneurie d'Aunoy passe, à la suite d'un échange, dans la famille de sa femme, née Favre. Jean-Clément Favre, qui en hérite en 1676, est intendant de Madame Fouquet à Vaux.
Son fils Claude Favre d'Aunoy entreprend en 1729 la restauration du château médiéval « flanqué de quatre tours, bordé de fossés remplis d'eau, fermé d'un pont-levis, avec chapelle, jardin, bois, étang. ».
En 1731, Jean-Baptiste Chabert, agent de change et homme fortuné, résidant rue Royale à Paris acquiert le domaine. En 1750, un incendie le ravage. Chabert décide de reconstruire, à l’ouest, une nouvelle demeure moderne et confortable ...
C’est ainsi que le château actuel, avec sa disposition entre cour et jardin, qui reprend le plan de l’hôtel parisien tel que défini dans les traités de Blondel est édifié .
Pourtant, à peine le chantier est achevé, il revend le domaine. Jean-Favre d’Aunoy en devient propriétaire mais il meurt en 1759 et sa veuve se remarie dès 1760 avec Pierre Jean-Baptiste Gerbier.
Gerbier est un brillant avocat qui défend les grandes causes. Son buste est sculpté par Houdon et Lemoyne. Il est Conseiller Secrétaire du Roi, Intendant des Finances de Monsieur, frère du Roi après 1775. Le couple habite quai Malaquais à Paris.
C’est lui qui fait venir un jardinier d’Angleterre, chargé de concevoir toutes sortes de décorations nouvelles et peu connues à l’époque. Il recompose ainsi le parc avec sa disposition à l’anglaise. Cette particularité amène en 1769 le Prince de Conti à se rendre à Aunoy pour y « parcourir les délicieux jardins du château » . Il y séjourne trois jours. Trois ans plus tard, c’est au tour de la Duchesse de Chartres, qui fera dessiner le parc Monceau par Carmontelle, de venir à Aunoy. Ainsi le jardin d’Aunoy attire « la curiosité des grands ».
En 1775, Gerbier revend Aunoy à la Vicomtesse de Broglie. Elle le conserve jusqu’en 1789, puis c’est Marie-Félix Favre d’Aunoy, belle fille de Gerbier, qui le rachète. Le château traverse la révolution sans dommages.
En 1807, le Marquis de Vioménil, Maréchal et Pair de France, puis en 1844 le Baron Bosio feront l’acquisition d’Aunoy.
Pendant la première moitié du XX ème siècle, alors que le château de Ferrières est propriété de la famille Rotschild, Edouard Sassoon Nathan, financier international, fait d'Aunoy sa demeure familiale.
Quelques années plus tard, durant la seconde guerre mondiale, le château sera occupé par l’armée allemande. Le gouvernement français y assignera à résidence en 1962 Ben Bella et le gouvernement provisoire d’Algérie. C’est le décorateur Emmanuel Motte, antiquaire et collaborateur de la Maison Jansen, rue Royale, qui fera ensuite l’aquisition d’Aunoy en y réalisant de nombreux travaux d’aménagements, puis il le cédera à l’industriel Jacques Tapiau, ainsi qu’à sa femme Rolande.
Depuis leurs dèces, c’est leur fils unique, Jean-Louis Tapiau qui veille sur le domaine en l’ouvrant au public, y développant des activités commerciales, tout en lui conservant son caractère authentique et l’art de vivre d’une maison du XVIII ème siècle .
